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 Carnet intime 1

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odhana

odhana


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Date d'inscription : 12/03/2007

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MessageSujet: Carnet intime 1   Carnet intime 1 EmptyLun 30 Juil - 15:33

PREMIER TEXTE : ODHANA

L’air devient frais en cette fin de journée et la brume tend à recouvrir peu à peu le large de la péninsule des gelées. J’envoie un dernier baiser à Belomen et salue brièvement Coko, me dirigeant vers le Port de Masterdam, lieu actuel de campement.

Dès que je ne suis plus en vue, je me mets en courir comme une enragée, voyant défiler les récifs alentours à toute allure.
Je me presse de rentrer afin de me préparer et d’accueillir mon aimé.
Durant mon parcours éperdu, une mamie me demande d’arrêter ma course folle pour lui venir en aide.
« Mon chachat est monté à l’arbre jeune homme, aidez moi donc à le rattraper » me lance-t-elle, rajustant ses lunettes. Ignorant la remarque désobligeante, et après un bref coup d’œil inquiet à ma poitrine, je lance une flèche chercheuse, arme bien inoffensive en définitive, en direction de l’animal. Celui, troublé dans sa sieste contre son plein gré, consent à bondir lestement vers sa maîtresse.
« Malotrus, polisson, reviens donc ici » beugle la vieille avant de me lancer une pelle de toute la force de ses bras atrophiés.
« Ah, rendez service aux gens et voilà… ! »

Je continue en direction des docks, un disciple de Sram, peu discret et jeunot, est planqué derrière une caisse, prêt à bondir. Je l’anticipe et le prévois à ma courbe de trajectoire : un crochet sur la gauche et le voilà qui s’affale, l’air hagard. Un revers de bottes en travers de la gorge visible et le gueux se trouve projeté dans l’océan. Je m’accorde un moment pour contempler, amusée et moqueuse, notre voleur flotteur, lui décochant une de mes plus jolies grimaces.

J’arrive enfin au campement, je prends le temps de consulter ma boîte aux lettres/nid à oiseau. Prenant garde de ne pas défaire le nid, je prends les dernières missives et les classe en basse importance instantanément. J’ouvre nerveusement la porte, bondis prestement, la claque derrière moi, jette les lettres sur le dessus de lit vert et cossu. Je sourie à sa vue, tapotant amoureusement la paillasse.

Je me rue sur mon nouveau carnet de note : celui ouvert pour les notes relatives au Mariage ! En cuir de bouftou royal, sa reliure rouge sang aux lettres d’or, ses encadrés aux reliefs de papillons dansants et virevoltants au dessus de fleurs délicates le rendent magique.
Ouvrant le cahier et appuyant sur la reliure pour aplatir l’ouvrage, je me lance dans une rédaction sommaire, rapide et concise.

Penser à ….

1. réaliser les cartons choisis : lieu pointe de Sufokia
2. choisir la date, lieux choisis : église, maison du château, maison en sucre… redéfinir ces points avec l’aimé
3. convier les invités divers
4. préparer le banquet, la décoration


Refermant aussitôt le carnet, les détails de l’organisation étant à ce moment le cadet de mes soucis, je me pose une question vitale : « Est-ce que je préfères qu’il arrive et que petit un, tout soit sale ou que petit deux, je sois sale ? ». Optant pour la deuxième solution, je file à l’arrière de la roulotte. Je soulève le léger tissu pourpre qui constitue le rideau de douche et entreprends un savant travail. Laver, démêler, récurer… Je vois mon ombre qui se dessine au sol, au dehors, vague ombre chinoise du soleil couchant. L’eau coule agréablement le long de ma poitrine et mon dos. Sa température est idéale et détend ma nuque, ma colonne vertébrale…
Et bêtement, c’est le drame… Ma savonnette griotte m’échappe, mon pied prend appui bien évidemment juste dessus… Je me retrouve vite, quatre fers en l’air, la tête dans un buisson.

« Hi hi, regarde Odha qui fait encore son spectacle… » J’entends glousser les caravaniers, forcement.
Digne, je m’enroule telle une grande dame dans mon rideau de douche, me dirigeant en grand vainqueur, vers ma roulotte. En relevant les yeux, je discerne une personne de l’autre côté.

« Olala, il est déjà là ! » Mon sang ne faisant qu’un tour, je m’élance vers les fenêtres, m’agrippant à la gouttière. Je me faufile difficilement dans l’encadrement et reste coincée en travers de l’ouverture maudite ! Mais un bruit métallique se fait déjà entendre et le loquet bouge : ça y est. Mon cerveau s’emballe : « Oh non. Le Grand Moment est arrivé, et je suis une jambe dedans, une jambe dehors, les cheveux ébouriffés, et Oh… Kwaki non, pas sur le tapis…. »


DEUXIEME TEXTE : BELOMEN


Belomen, assis sur le sable, contemplait d’un œil morne les tas de gélatine qui se mouvaient dans la péninsule des gelées, silencieux… oui silencieux et ce depuis que cette Crâ, Odhana, avait quitté les lieux le laissant dans un état incertain. Oh… le pauvre eca aurait été bien en peine alors d’expliquer quel état pouvait bien être le sien tant son esprit était brouillé et envahi par des sentiments… contradictoires. Car, quelques minutes, quelques secondes auparavant, en un charmant sourire, cette archère qui faisait battre son cœur l’avait convié, à mots à peine voilés, à partager ce soir un autre pan de sa personne. Un jeu auquel, et sa gêne sans doute tenait de là, le jeune eca n’avait jamais joué… et dont les règles lui étaient totalement inconnues.

Il jeta un regard à côté de lui, fixant un bref instant Coko du regard, songeant que lui, peut-être, pourrait le conseiller… puis se retint, honteux. Que faire ? Que dire alors ? Un silence presque pesant était tombé sur le reste du groupe, dans l’attente d’un geste d’une parole… Belomen soupira et, enfouissant ses mains dans le sable, laissa un moment ses pensées courir, les yeux fixés sur l’étendue bleutée immense qui lui faisait face et qui avait laissé Odhana songeuse plus tôt. Les choses… depuis quelques jours… prenaient une tournure imprévue… à la fois excitante… et terriblement angoissante… avec ce doute, omniprésent, cette peur de ne pas être à la hauteur…

L’amour était venu, brutalement, le happer, sans qu’il s’y attende, aux détours d’une forêt hostile, puis tout s’était enchaîné si vite ! La rencontre avec les caravaniers, son incorporation… puis cette demande, enfin, à la fois hésitante et si spontanée… oui… il l’aimait. Cela ne faisait aucun doute… Mais… serait-il capable d’être celui qu’elle espérait le voir devenir ? Nouveau soupir.

C’est alors qu’il entendit la voix de Coko, lui proposant d’aller en Sufokia, la cité non loin bâtie sur l’eau. C’est d’un ton neutre, l’esprit bien ailleurs, que Belomen accepta, suivant son nouvel ami quelques minutes à la découverte de cette cité pour lui nouvelle. L’eau était l’élément du jeune eca, il avait été élevé à son contact… mais ce lieu… chargé d’histoire, environné par l’océan s’étendant à l’horizon… oui… il comprenait alors ce qui avait fait naître ce sourire sur les lèvres d’Odhana.

- Odhana…

Ce n’avait été qu’un murmure, mais un frisson s’empara alors de son corps. Un instant il avait failli oublier qu’elle l’attendait. Cette seule idée le tétanisa et, un instant, il envisagea de ne pas…

- … idiot…

Il l’aimait et elle-même ne semblait pas… hum… réticente à passer la nuit en sa compagnie, alors pourquoi tous ces doutes ? Encore une fois ce fut la voix de Coko qui le tira de ses songes éveillés.

- … t’en faire don.

Le féca parlait alors de dragodindes mais… ce fut le dernier mot qui interpella Belo. Don… Don… quelque chose, il le sentait, était en train de lui échapper… quelque chose qui ce soir aurait une importance capitale… Fermant les yeux, serrant les poings, il fouilla les moindres recoins de son esprit avant qu’enfin la réponse lui apparaisse, criante de simplicité.

- … le rendez vous avec Don Ruan… Par Eca c’est pas vrai !

L’heure fatidique était proche où son mentor rentrerait chez lui… fermant à l’eca les portes à un précieux savoir. Après avoir brièvement salué Coko, surpris, Belo se lança dans une course folle à travers les terres de Raval. Pas question de perdre du temps, surtout pas… il avait fait la promesse déjà à Odhana de mener à bien cet apprentissage… et quelle plus belle preuve d’amour qu’un… baiser ? Son pieds croisa le chemin d’un tofu aventureux, la malheureuse créature alla voler dans les buissons, puis, car la chance toujours tourne, un tronknyde à l’air torve. Cette fois ce fut l’eca qui en un vol qui aurait pu être majestueux, vint rencontrer les feuillages d’un Abraknyde. Ce dernier, généreusement, expédia d’une volée de bois vert Belo en un autre lieux… qui s’avéra être…

- … un zaap !

Un grand sourire, presque félin pour l’occasion, illumina un instant le visage de Belomen tandis que sa main, se portant à sa ceinture, cherchait sa bourse de kamas pour…

- Ma… Ma bourse ?! Mais… ?!

Le cri qui résonna alors en Amakna, ayant trait à la fertilité des abraknydes, n’est pas digne de commentaires… C’est pourquoi nous le passerons bien gentiment, cependant il restait bien représentatif de la détresse qui animait alors Belomen… avant qu’il ne se rende compte que les raclées successives l’avaient mené au village d’Amakna, à quelques mètres seulement, rangeant ses affaires, se tenait Don Ruan. Encore un soupir, soulagé cette fois.

- Ha Belomen ! Je ne t’attendais plus…

Un simple ricanement fit comprendre au Don que son élève n’était pas d’humeur à plaisanter.

- Bon bon… je vais te tester… réponds à mes questions… Combien de kamas serais tu prêt à dépenser pour ton amour ?

Le sourire satisfait que le charmeur avait alors arboré s’effaça bien vite devant l’air soudain très… fauve de Belomen et à ses griffes sorties.

- Heu… oui oui… je comprends… Tu déclares cette question stupide… et bien hop ! Tu sais embrasser !

Et il partit en courant.

- … Comment ça ? Je sais embrasser ça y’est ?

Se tournant vers une ecaflipette de passage Belomen n’eut qu’à penser à un baiser pour que l’acte, de façon merveilleuse et inattendue, se produise. Impressionnant parfois comme tout peut être fonction de peu de choses.

- … je sais embrasser…

Et apparemment il n’était pas le seul vu la façon dont, finalement, lui répondait sa vis-à-vis… mais… la question n’était pas là… et l’espoir en son cœur, en son corps, renaissait. Temps était venu pour lui de revenir à la caravane. Et… hum… de façon discrète si possible…cette seule pensée provoqua chez lui un rougissement soudain et incontrôlable. Tout comme ce tremblement… avait-il… peur ?

Le campement actuel se tenait, provisoirement, dans le port de Masterdam… là où il y a des marins qui chantent parfois… sans doute les cargaisons d’alcool avaient elles décidé Vodkazawa de poser leurs bagages ici mais… finalement il n’avait pas cela à l’esprit, sentant déjà, de façon presque réelle, le corps d’Odhana entre ses mains. Nouveau frisson alors que devant lui se tenait le campement et les premières roulottes.

-… Du calme Belo… du calme…

Plus question pour lui de bluffer désormais… la chance, personnifiée en Odhana, lui tendait les bras… il ne pouvait pas s’y refuser… certainement pas. Repérant une roulotte aux couleurs vives, conformément aux instructions de la jeune Crâ il s’avança, le cœur battant comme jamais et sa main, doucement, vint se poser sur la poignée quand un bruit de chute non loin se fait entendre… et Belomen se fige, couper dans son élan. Tentant de reprendre son souffle et le contrôle de son corps enfiévré, il fit tourner, doucement, la clé dans la porte jusqu’à ce que celle-ci, doucement, ne s’ouvre. Une dernière inspiration, rapidement, et il s’engagea dans la roulotte.

- … Odhana ?

Sa voix s’était faîte douce et attentionnée tandis que la roulotte plongée dans une semi pénombre ne laissait pas deviner si la jeune Crâ se trouvait déjà là. Les yeux plissés, attentif à d’éventuels mouvements dans l’obscurité, il en oublia le sol et une savonnette griotte qui s’y trouvait étrangement. Ce sera l’occasion pour nous de préciser que non, les ecas ne retombent pas toujours sur leurs pattes… car c’est avec peu de pertes mais beaucoup de fracas que Belomen glissa avant de s’écraser au sol, la tête non loin d’une fenêtre et d’un regard familier.

- … Oh…Odhana ?

C’était bien elle en effet, une expression indéchiffrable sur le visage, il fallut quelques instants de plus à Belo pour se rendre compte que, comme lui, elle n’était pas dans la plus confortable des situations. Sans réfléchir il la tira à l’intérieur elle et sa… hum… nouvelle cape ? La tenant dans ses bras durant l’opération… et oubliant de la relâcher ensuite. Dans les yeux de l’archère, il n’aurait su dire pourquoi, vivait une flamme à laquelle il se serait volontiers brûlé, et, sans y réfléchir il l’embrassa, prenant plaisir à sentir contre lui le corps de la jeune Crâ. Cette dernière semblant plus naturelle et... désirable que jamais.

- Cette couleur pourpre te va à ravir… « tout comme cette nouvelle coiffure d’ailleurs… comment a-t-elle pu faire autant de choses en si peu de temps »

Le chahut dehors semblait s’être calmé et régnait dans la caravane une atmosphère paisible, presque cérémonieuse. Belomen caressa doucement la joue d’Odhana, un sourire tendre aux lèvres.

- Si tu n’avais pas tes clés… il était inutile de me donner ton trousseau… J’aurais frappé tu sais…

Et ce disant il l'embrassa à nouveau... sensation nouvelle mais si enivrante que celle des lèvres de la jeune Crâ...
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odhana

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MessageSujet: Re: Carnet intime 1   Carnet intime 1 EmptyLun 30 Juil - 15:34

TROISIEME TEXTE : ODHANA


Quel sentiment exquis que celui du contact charnel du bel et décidemment bien surprenant Eca.

De nature timide, Belomen lui avait montré, depuis leur première rencontre, un profond attachement, que l’on aurait pu qualifier de naïf, tant il semblait sincère et pur. Son manque d’assurance, sa tendresse, sa gentillesse à son égard l’avaient maintes fois étonnée, parfois amusée. La crâette avait d’ailleurs déjà joué de cet atout pour atteindre ses buts, atout si implacable qu’elle n’avait même pas à le cacher dans sa manche
Mais elle se retrouvait peu à peu prise à son propre jeu. Au fil des jours, sa moitié avait troublé son âme, dévoilant peu à peu sa nature complexe et fascinante, jusqu’à ce moment de fougue, durant lequel Odhana-luv ne voulait plus que s’abandonner toute entière à son désir.

Voilà effectivement qu’il l’enlace passionnément, lui procurant un plaisir sans nom et sans équivalence. Se laissant envahir par cette chaleur corporelle, elle se sent aujourd’hui comme une princesse, convoitée et désirée. Elle sait qu’elle ne doit ce titre imaginaire qu’à cet amant si attentionné voire si aveuglé. « Mon Belo » lui chuchote-t-elle à l’oreille, « tu es mon As et c’est toi qui fait les règles du jeu maintenant ». Elle ne remarque pas à cet instant la lueur vive et soudaine qui éclaire le regard du joueur invétéré.
Caressant son aimé et voulant le faire sien, elle le pousse gentiment vers la couche… Ils se contemplent au plus profond de leurs êtres, ne se lâchent pas du regard, à la fois émus et déboussolés. Tout a été si vite... Elle est stressée voire paniquée et paradoxalement si certaine de son choix et sereine. Quelle peur de décevoir celui qui voit en elle un tel bijou !

Subitement, son bel amant explose de rire ! Piquée de son brin de moquerie dans un moment de telle tension, Odhana émet un grognement de protestation avant de suivre la direction de son regard .
Elle pivote sur elle-même, et aperçoit Khaalya et Alka, museaux collés à la vitre de la petite fenêtre, gloussant telles deux dindes sauvages faisant une bonne farce.
Son sang de crâette ne faisant qu’un tour, Odhana arrache son drapé improvisé, le roule en boule et le projette à l’intention de ses amies qui glapissent, fort amusées de la gêne visible du couple à leur apparition.

Nue comme un serpentin, elle referme la vitre prestement et étend un tissu épais de bwork qui plonge instantanément la pièce dans une pénombre apaisante. Le couple se jette un coup d’œil entendu et amusé, signe de la complicité qui peu à peu les unit. Heureusement que les caravaniers sont là pour détendre l’atmosphère !
Dévoilant son corps sans pudeur, Dame Nature étant toujours honorable chez les elfes sauvages, elle allume quelques bougies de mineur sombre qu’elle dispose dans la roulotte.
Elle songe à lui, l’observe et se dit qu’ils ont bien du temps encore à partager côte à côte… même toute la vie si leur union prochaine voit bien le jour. Ils ne sont pas pressés et doivent prendre le temps de s’apprivoiser pour connaître le plein assouvissement de leurs désirs.
Attrapant une bouteille de Pandapils et deux verres, Odhana se jette en une cascade périlleuse sur le lit, émettant un rire cristallin, aussi frais que celui d’une enfant. Les verres se cassent avec fracas durant la concrétisation du double salto envisagé, laissant la jeune femme sans réaction notable. Elle aime bien boire à même le goulot de la bouteille.
« Dis Belo, tu viens t’allonger près de moi… » fait-elle en l’invitant d’un geste de la main et brandissant la forte liqueur de l’autre.


QUATRIEME TEXTE : BELOMEN


De dire que le rire qui les avait secoué tous deux, complice, lors de l’apparition imprévue de Khaalya et Alka, avait fait s’envoler, comme s’il n’avait jamais existé, un poids énorme serait user d’euphémisme tant Belomen se sentait, soudainement, soulagé. Et même si, soudainement et malgré sa fourrure blanche, à la voir ainsi découverte et offerte à son regard amoureux, il se sentait des airs de blop griotte, ce n’était plus de la gêne mais… un désir sincère pour Odhana. Lui qui avait toujours trouvé les goûts vestimentaires de la jeune femme originaux et merveilleux… se prenait soudain à avoir en horreur ces étoffes qui, trop longtemps, avait caché à son regard, même un peu, ce corps sur lequel les dieux, sans nul doute, avait exercé leurs talents.

Allumant des bougies dans la petite pièce, elle le frôla, et ce seul contact, électrique, fut tout autant une claque qu’une caresse pour Belomen, il tendit la main, instinctivement, sa main devenant l’extension naturelle de son désir… et se retint, soudain, comme pris en faute, devant deux yeux qui le fixaient dans la pénombre de la pièce, devant un sourire si charmant qu’il se sentait devenir chaton… Quelques instants déjà, alors que leurs mains s’aventuraient à la découverte de leurs corps respectifs, quand le plaisir de ces caresses déjà, faisait naître en lui un bien être incroyable… il s’était presque surpris à ronronner comme un vulgaire chacha. Un sourire en la regardant, et, en un murmure.

- … Je t’aime Odhana… Je t'aime tant...

Elle paru surprise, l’espace d’un instant, ou peut-être, simplement, n’avait-elle pas entendu… quoi qu’il en soit elle lui tourna le dos, révélant d’autres de ses merveilleux atours, malgré lui Belomen sentit le désir poindre, en une vague furieuse. Détournant le regard un instant, tentant de reprendre le contrôle, simplement, de ce qui était son corps, l’eca, tremblant chercha à comprendre cette passion dévorante qui avait fait jour en lui, si rapidement… et avec tant de violence… pourquoi ?

- Dis Belo, tu viens t’allonger près de moi…

Il tressaillit, reposant les yeux sur elle. Et ce seul regard, la contemplant dans toute sa beauté, dans toute sa sincérité, le fit basculer. Il comprit alors, en un dernier éclair de lucidité, qu’il lui appartenait tout à fait… qu’il répondrait au moindre de ces gestes… était-ce un mal ? Il eut la volonté, éphémère, de conserver sa liberté qui disparut aussitôt qu’elle s’était présentée. Il posa un genou sur le lit, toute son attention tournée vers elle, et, passant sa main droite derrière la nuque de la jeune femme, l’attira à lui en un baiser passionné.

Ils basculèrent, ensemble, la bouteille de Pandapils tombant au sol avec un bruit mat, laissant un instant la passion prendre le dessus. La sentir, contre lui, si présente, si vivante, si… il l’embrassa dans le cou, une main sur la taille de la jeune Crâ la serrant contre lui en une folle étreinte. S’abandonnant au bonheur présent… tout simplement. Le couple, sous les lueurs troubles des bougies, vivait là un de ses premiers moments de véritable intimité… plus question alors de paroles, le geste remplaçant le verbe tandis qu’en cette fin de journée, véritablement, un amour prenait naissance.

Il se détacha un instant d’elle, mettant fin à ce baiser si long, si désiré, et se plongea dans ses yeux, ses mains découvrant l’objet tant désiré. Il frotta doucement son nez contre le sien, ses moustaches chatouillant doucement la jeune Crâ, la faisant sourire. Il eut un murmure.

- … Sais tu à quel point tu me rends heureux ?

Mais ses yeux seuls offraient la réponse à cette question… et la lueur qui alors les habitait n’avait rien d’éphémère.



CINQUIEME TEXTE : ODHANA

« Huhu, tu me chatouilles avec tes moustaches Belo » répond la jeune femme dans un sourire comblé, se tortillant de plaisir, lovée dans les bras de son amant.

Le visage enfoui dans son cou, elle perçoit ses pattes fines et habiles qui parcourent son corps meurtri par les redoutables serres acérées des kwaks. Il joue avec ses griffes le long de son dos et de sa poitrine, provoquant des sensations électrisantes partout il passe, à la découverte des atouts charmeurs de notre crâette. Elle découvre par cette même occasion ce corps qu’elle n’a pas encore totalement apprivoisé depuis qu’elle l’habite et qui, pour le moins n’a jamais été appréhendé par un homme, encore moins un Ecaflip. La langue râpeuse de ce dernier suit les sillons dessinés par sa respiration haletante sur son ventre rond, remontant sensuellement à ses épaules fines.

Elle s’abandonne et s’adonne au plaisir…. Étrange que de partager son corps et son être avec un homme au physique si peu ressemblant. Si ses parents voyaient ça : ils seraient fous !
Elle s’amuse à imaginer leurs réactions si devait naître un enfant de cette union : 1/3 Crâ, 1/3 ecaflip, 1/3 elfe… « Les enfants métissés sont les plus beaux et un peu d’originalité ne fait pas de mal » se dit-elle, malgré tout un peu soucieuse des choix que la Nature effectuerait dans pareil cas.

L’Ecaflip, mettant toujours plus d’ardeur à la tâche de domptage de sa belle, l’apprivoisant telle une monture sauvage avant de la capturer soudainement, la ramène à des considérations plus charnelles. Elle sent que les rôles sont étrangement renversés : si le bel Eca lui semble dévoué corps et âme, il n’en reste pas moins qu’il la possède à ce moment précis totalement. Elle est objet et sujette de désir…Il la serre tel un étau de toutes ses forces, ne relâchant son emprise que pour déplacer son étreinte. Elle enfouit langoureusement sa langue au fond de sa gorge tandis qu’il découvre désormais son for intérieur. Elle se laisse envahir par les ondulations de son bassin, en pleine extase, brûlant d’un feu torride. Les muscles de son Aimé saillent et deviennent visibles au travers de l’épais pelage qui recouvre son dos et elle trouve une nouvelle facette à sa personnalité : celui d’un être accompli et passionnel. Tous deux finissent par émettre un râle conjoint de bien être et de bonheur accompli. Ils sont heureux et rien ne semble pouvoir les atteindre dans pareil moment de communion.

Ils passent ainsi encore de longs instants, à ne faire qu’un, sans mot dire, à savourer cette plénitude si inhabituelle dans une contrée où la guérilla fait rage chaque jour avec plus d’ardeur et de violence.

Il est tard dans la nuit désormais…. Odhana se redresse sur la paillasse, la tête de son doux et tendre reposant sur un sein. Elle lui tortille sans s’en rendre compte le bout d’une oreille, faisant passer ses doigts circulairement de part en part , caressant les poils au contact doux et plaisant.

Ouvrant un tiroir de la commode en charme, elle en ressort sa bourse et en extrait les éternelles feuilles de tournesol sauvage et de chanvre séchées.
Tirant à grande bouffée, elle décrit des ronds de fumée dans la pièce, un œil attendri sur l’être reposant à ses côtés : « J’espère qu’il a pas vu que mes fesses sont aussi plates… » pense-t-elle soudainement avec coquetterie.
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